En 2017, j’ai pris la meilleure décision de ma vie : quitter mon job, réserver un billet d’avion et voyager. Je me souviens que certaines personnes de mon entourage m’ont demandé pourquoi.
Pourquoi je voulais voyager, pourquoi je voulais prendre le risque d’être au chômage à la fin de mon voyage, pourquoi je voulais fuir… Une fuite vers un plus beau futur, si je devais y répondre aujourd’hui.
Si vous commencez à écouter ces voix négatives (#SorryNotSorry), vous ne partirez pas. Jamais. Il est probable que votre vie quotidienne vous contraindra à la même routine. Que vous y réfléchirez à deux, trois voire quatre fois. Et vous ne ferez jamais ce grand voyage. J’étais malheureuse, je m’ennuyais et le but de “vivre” me manquait. Alors je suis partie, et cela, sans regret.
Vivre. Tout simplement.
J’ai traversé l’Australie de Sydney à Esperance, j’ai fait de la plongée dans une cage aux requins. J’ai passé des heures dans le désert. J’ai retrouvé des amis au Cambodge. J’ai survolé les Philippines et j’en ai découvert sa beauté. J’ai fait du bénévolat au Népal. J’ai fait un trek sur l’Anapurna et j’ai dépassé mes limites. J’ai rencontré des gens extraordinaires avec qui je n’aurais jamais parlé si j’étais restée dans ma zone confort. J’ai dormi sous les étoiles. J’ai vécu avec des digital nomads à Bali. J’ai été époustouflé par les splendeurs de l’Alaska. J’ai dansé au festival Lollapalooza à Chicago. J’ai terminé mon voyage à Montréal où j’avais vécu étudiante. La boucle est bouclée.
Et j’ai rencontré l’homme de ma vie.
Pourquoi voyager en solo ?
Est-ce que je me suis sentie seule ? Oui, parfois. Parfois, je n’ai pas parlé à un autre être humain pendant des jours. J’en suis même arrivée à papoter (seule) avec une mouche dans ma voiture pour m’occuper. Mais quand tu en sors (de la solitude), tu apprends à communiquer avec les autres beaucoup plus facilement.
J’ai aussi appris à dire non quand je le voulais et à voyager en solo sans compromis. Parfois, je me perdais dans une forêt avec, pour seuls compagnons, des moutons. Et oui, il m’est parfois arrivée d’avoir peur.
Parce que, soyons honnête, la sécurité était et demeure ma principale préoccupation lorsque je voyage seule. Je pense avoir développé un sixième sens, j’ai un instinct qui m’a jusqu’à présent permis d’échapper au pire.
On ne peut pas vraiment échapper à la malchance : être au mauvais endroit au mauvais moment. Cela m’est arrivé – une fois, en six mois, mais je m’en souviens encore. Je ne nommerai pas le pays car je ne pense pas qu’il soit représentatif de l’ensemble de la population. Je recommanderais simplement à toutes les voyageuses de suivre quelques conseils de sécurité de base, comme de ne jamais être ivre lorsque vous n’êtes pas avec des gens en qui vous avez confiance. Essayez de ne pas sortir quand il fait nuit, restez dans des endroits où vous connaissez un peu le quartier et, bien sûr, avoir toujours un téléphone chargé sur soi. Cela peut aussi sembler un peu idiot, mais parfois, je préfère de loin être avec un groupe de femmes pour certaines activités. J’admire d’ailleurs les initiatives telles que Copines de Voyage.
Devenir un digital nomad
Il n’y a pas de meilleure réplique que celle-ci pour définir le digital nomad:
“Moi, si je devais résumer ma vie aujourd’hui avec vous, je dirais que c’est d’abord des rencontres. Des gens qui m’ont tendu la main, peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j’étais seul chez moi. Et c’est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l’interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ça n’est pas mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j’ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie… je ne suis qu’amour !”
Mission Astérix et Obélix
J’ai beaucoup d’humour et de références culturelles, vous noterez. Mais sans aller aussi loin, parce non, je ne danse pas et je ne chante pas (pour le plus grand plaisir de mes ami(e)s), je n’ai pas choisi de devenir digital nomad. Ce n’est pas un métier, ni une fatalité. Mais un choix de vie. Je me suis simplement retrouvée à un carrefour de ma vie où j’ai dû faire un choix.
À la fin de mes 6 mois “off”, j’avais le choix de revenir dans une routine parisienne que je n’aimais pas – d’autant moins après 6 mois de voyage, ou choisir de (re)tenter l’aventure mais tout en travaillant cette fois. J’ai fait le point sur mes compétences, ce que j’étais capable de faire, ce que j’avais envie de faire (j’avais pris le temps d’y réfléchir justement), j’ai relu pour la unième fois ce livre de Tim Ferris, j’ai repris contact avec mon réseau professionnel, trouver un contrat qui me permettait de vivre correctement (en Asie) en attendant d’en trouver d’autres. Et je suis repartie.
Cela fait bientôt 2 ans et 18 pays.
J’ai eu mon lot de surprises. Mais voyager, explorer, faire du tourisme, peu importe comment vous voulez l’appeler, est une expérience qui change la vie. Non seulement il vous sort de votre zone de confort, mais il vous met au défi de vous trouver, de trouver la vie qui vous correspond et qui vous rend fondalement heureux.
Oui, je murmure “merci” à la vie avec un léger balancement des hanches 💃🏻