Dans cet article, je vous ai donné un aperçu de mes activités hautement spirituelles et sans tomber dans le baba cool, j’aurais tendance à penser que ces gens savent vivre… ou du moins prendre soin d’eux. Ce qui est clairement deux notions différentes, je vous l’accorde. En France, savoir vivre, c’est aimer bien boire et bien manger. Ici, c’est plutôt manger léger et s’endormir tôt. Et puis je me suis interrogée… Ces yogistes sont-ils vraiment si différents ? Ont-ils trouvé le nirvana ou tout du moins la sérénité ?
Je les ai longuement observés durant mon séjour à Ubud et j’en ai retenu quelques leçons.
Par coïncidence (ou chance, tout dépend), je me suis laissée entraîner dans une soirée qui consiste à danser, de façon ecstatique, au bord d’une piscine, dans une maison démesurée, où drogue, alcool et cigarette n’ont pas leur place. Du coup, je vous invite à tenter l’expérience à jeun pour comprendre que bouger bras et jambes sans s’inquiéter du regard des autres, sur un air de Shiva, ce n’est pas simple. Intéressant. Mais pas simple.
Parmi cette foule autochtone, hippie slash digital nomad slash mid-life crisis, j’ai noté deux choses : la première c’est qu’il y aura à ces soirées toujours davantage de femmes que d’hommes. Du coup, c’est du pain béni pour ces derniers, on ne va se mentir. La deuxième, que les femmes habillées en tenues sexy bariolées – je peux d’ores et déjà vous indiquer le pays dans lequel Desigual s’inspire, auront beau faire genre « je ne suis là que pour danser », la finalité reste la même : séduire. C’est universel.
Ubud, c’est un peu la ville à part : c’est vert, à l’écart de l’agitation, perdue dans les rizières… c’est rempli de gens sains … Probablement, l’une des raisons pour lesquelles on s’y sent bien. Mais, la ville ne connaît pas la demi-mesure : lever 6h du matin, méditation à 7h, yoga à 9h, et green tea à 10h pour bien continuer la journée. Je n’y avais, jusque-là pas prêté plus attention, parce que moi aussi, je porte un pantalon de yoga et je bois un jus de coco… Et puis j’ai vu les matinées passées et ces gens, un air béat sur le visage – soyons honnête, un air que j’aurais probablement qualifié de niais à une époque, m’a interpellé. Je me suis demandée si j’avais le même, si moi aussi sans le savoir, après une semaine, j’avais atteint le nirvana (et l’air niais). Parait-il que oui…
Dans un sursaut volontaire, féministe et français, je n’ai pas voulu me laisser faire et j’ai décidé d’aller boire des bières le soir-même. Bien mal m’en a pris: il n’y a pas vraiment de bar à Ubud et une main portant une Bintang a tendance a affolé la population healthy… On se sent presque gênée. Too bad. Parce que je pense que j’aurais toujours un peu envie de déraper et je pense, sincèrement, qu’atteindre la sérénité, c’est surtout trouver son équilibre. Un équilibre entre ce que ton esprit t’inspire et ce que ton corps peut endurer.
La solution se trouve-t-elle là : un corps sain pour un esprit sain ? Ou est-ce un tout-petit-peu-juste-un-peu hypocrite ?