Digital Nomad

Digital Nomad: elle fait quoi cette fille dans la vie ?

En travaillant tranquillement dans un café à Ubud, j’observais les gens autour de moi. Et il y avait cette fille. Non pas qu’elle ait eu quelque chose d’exceptionnelle, si ce n’est des tresses façon « la petite maison dans la prairie » (je ne savais pas que les tresses étaient le nouveau bun?!). Mais j’ai admiré le fait qu’elle n’ait pas d’écran sous les yeux; juste un cahier et un stylo. Et j’ai fait un bond en arrière pour me voir à nouveau sur ce même canapé dans la même position il y a deux ans. Quand j’étais libre parce que j’avais « décidé » de prendre 6 mois off pour penser à moi et à personne d’autre. 

J’ai soudainement repris mon téléphone pour regarder passer 6 mois de photos à l’étranger, 6 mois de photos à regarder la vie passée, 6 mois à me voir faire ce que j’avais envie de faire. 6 mois à ne penser qu’à moi. Je me vois encore arpentant les rues de Séoul avec la chanson « Big City Life » dans les oreilles, encore et encore. À me sentir seule parfois évidemment mais surtout à me dire que le monde et la vie était un vaste terrain de jeu avec milles et une possibilités. Je me souviens de moi roulant cheveux aux vent en scooter sur les routes escarpées de Bali, dans cette voiture non-climatisée aux Philippines, retrouvée une de mes amies à Siem Reap pour manger des scorpions, faire 1000km pour atteindre les côtes australiennes et observer des requins blancs. J’ai pensé à tout cela en ayant un peu de regrets et des trémolos dans la voie si je devais l’exprimer. 

Et je suis revenue d’un coup au présent. J’ai pensé à mon mari. J’ai pensé à ce qu’on construisait maintenant, tout de suite, ensemble. J’ai pensé à ce que le hasard de la vie nous avait apporté: nous rencontrer #entoutemodestie.

Je me suis ensuite demandé ce que cette fille (aux fameuses tresses) faisait dans la vie. Je me suis demandé comment elle gagnait sa vie pour être aussi sereine un jeudi à 17h32. Et je me suis rendue compte que j’avais beau vendre le concept de digital nomad comme un capital santé pour vivre mieux et prendre le temps, j’avais tout faux. Parce qu’on reste l’esclave de soi-même tant qu’on a pas travaillé sur soi justement. C’est la réflexion que je me fais régulièrement.

Du coup, si je devais m’épandre sur le sujet, je vous dirais que j’ai eu de la chance: d’avoir rencontré maintenant mon mari, d’avoir trouvé un certain équilibre mais surtout d’avoir appris à relativiser quand les choses ne vont pas exactement comme on veut.

J’ai à nouveau levé les yeux, pour l’observer à nouveau et je me suis rendue compte qu’elle avait finalement probablement rendez-vous avec une prof de yoga et cherchait tout comme moi, sa voie.

Sinon, c’était un peu un article qui ne servait à rien et qui parlait de moi, et de cette fille que je ne connais pas. Mais j’aurais pu aussi l’intituler 2 ans après on fait quoi ?